Nous vous en parlions pas plus tard que la semaine dernière : Intel est dans une situation catastrophique inédite ! Pour s’en sortir, le fondeur n’a pas vraiment le choix et doit se recentrer sur son métier de concepteur au détriment de son activité de fonderie. En effet, si celle-ci a fait pendant 30 ans la prospérité de l’entreprise, elle est devenue depuis 8 ans un véritable boulet ! À tel point qu’Intel a fait le choix d’externaliser la gravure de ses toutes nouvelles puces Arrow-Lake et Lunar-Lake (chez TSMC bien entendu), ce qui n’était plus arrivé depuis la fin des années 1980 (Intel grave seul ses puces depuis la gamme 486 sortie en 1989).
Par conséquent, l’annonce faite ce lundi par Pat GELSINGER, le patron d’Intel, sonne comme le glas d’Intel Foundry. Abstraction faite de tout le baratin managério-financier destiné à justifier l’opération et à rassurer les salariés concernés, l’annonce officielle de la filialisation d’Intel Foundry est le premier pas vers sa liquidation, ce qui permettra à Intel de dégager l’argent nécessaire à sa restructuration et au rééquilibrage de ses comptes. Au plus fort de la crise des subprimes en 2009, AMD avait dû procéder de même ce qui avait abouti à la filialisation et la revente de GlobalFoundries.
J’entends déjà les haters se réjouir de la chute de l’ennemi héréditaire qui mord enfin la poussière, mais ils ont bien tort. Car si cette filialisation marque la fin de la domination sans partage d’Intel sur le marché du CPU, elle acte aussi du début du monopole de TSMC dans le domaine de la gravure haut de gamme. La décision unilatérale du fondeur d’augmenter ses prix de 10% en juillet dernier est d’ailleurs le signe qu’il est parfaitement conscient de son nouveau statut et qu’il compte bien en tirer pleinement profit. Et à ce jeu-là, c’est nous les consommateurs qui allons trinquer !
